Aujourd’hui, c’est « ville morte » à Ouagadougou. Après Bobo, la semaine dernière, les Ouagalais manifestent contre la « vie chère ». « Vie chère »? La vie a de toute façon été toujours chère mais cette fois-ci elle est devenue intenable. En l’espace de trois mois, les denrées ont connu des hausses de prix jusqu’à 67%(sources ministérielles)! La bouteille d’huile de 90 centilitres est par exemple passé de 750F à 1250F. Certains produits ont carrément vu leur prix doublés.
Et le ridicule dans tout ça, c’est que personne ne sait là d’où cela provient. Les taxes n’auraient pas augmenté, mieux elles auraient même connu des baisses dans certains cas. Seraient ce les droits de Douane? Là encore, aucun changement n’a été noté ces derniers temps. Alors d’où ça vient? Demandez aux commerçants, ils vous parleront pour … ne rien vous dire. J’ai comme l’impression qu’on se fout de nous!
Dans cette situation, la rue semble être la seule solution. Mais est il indiqué de pousser le bout comme à Bobo? Voila notre autre grand défaut. « Marcher » = « Casser »! Détruire nos maigres actifs infrastructurels n’est pas la solution. Néanmoins, quand l’État (ou les décideurs de l’État) préfère construire des échangeurs au lieu de bitumer les rues des quartiers, au lieu d’améliorer les services dans les centres de santé, on est amené à croire à l’idée que l’argent publique est d’abord utilisé pour leur propre besoin, leur propre plaisir.
Je ne vous demande pas d’arrêter de « manger » mais de grâce, faites le dans la discrétion!!! Certaines personnes dans une ville comme Ouaga ignorent le prix du litre d’essence à la station. Tout est en bons provenant de qui? De l’État; des familles entières vivent ainsi sur le dos de l’État, du peuple. Et si ces sangsues s’arrêtaient seulement là!!! J’arrive pas à comprendre: se considèrent-ils comme des sur-hommes ou nous voient-ils en sous-hommes?
On s’étonne souvent du rang du Burkina dans le classement annuel du PNUD, mais un tour dans les « non-lotis » suffit pour nous convaincre surtout si nos pérégrinations nous ont déjà fait visiter Ouaga 2000. Les 3 Ouagas sautent aux yeux.
Hier, le gouvernement a pris des mesures provisoires pour stabiliser les prix sur le marché. l’État s’est donc « sacrifié » pour son peuple tant adoré! Et pour combien de temps? 3 mois! En fait, ce sacrifice doit permettre de vous préparer pour la rehausse, comme l’a expliqué le ministre. Et comme d’habitude, il en a profité pour faire étalage de toutes les dépenses et créances de l’État! On s’en fout! Quand le nom du Burkina parait dans cet article à propos d’une enquête française sur le patrimoine des chefs d’État Africains, quelle réaction attendez-vous de nous après ces discours préparé par des communicateurs peu scrupuleux?
La frustration sociale est à son extrême dans l’indifférence totale des dirigeants. Et ce qu’il faut noter c’est que les sociétés civiles d’aujourd’hui ne sont plus celles d’hier(cf. Cote d’ivoire, Kenya, Cameroun,…), le peuple n’a que trop espérer.
Petit à petit, il comprend la nécessité de lutter pour son destin. Et savez-vous ce qui arrive quand un peuple, comme un seul homme, se lève?
Commentaires récents